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Twister City
21 avril 2007

"American Psycho" de Bret Easton Ellis

AmericanPsychoOn m'a prêté "American Psycho" de Bret Easton Ellis (en anglais), et je me demande si je ne vais pas l'acheter tellement ce bouquin est bon !

Le narrateur est Patrick Bateman, un psychopathe qui raconte sa vie de jeune de 27 ans, plein aux as, évoluant dans le milieu fermé et artificiel des nouveaux riches de Wall Street des années 80 : manucure, soin du visage, musculation, bain d'UV, passage au pressing, travail à Pierce & Pierce (sorte d'agence qui travaille dans la bourse), diné avec ses amis dans le resto le plus branché et le plus cher de Manhattan, rails de coke, location de film porno et... torture et meurtre de prostituées, de collègues, de mendiants ou de passants (bref de toute personne se trouvant sur son chemin au mauvais moment).

Le livre est rythmé par la description détaillée de la tenue vestimentaire de toutes les personnes que Pat Bateman rencontre : description et marque des habits et prix parfois.

L'auteur décrit avec brio un monde où la superficialité surenchérit sur elle-même. C'est à celui qui aura la plus belle business-card, le plus grand appart' avec la plus belle vue, le plus gros salaire, l'entrée dans les restos les plus chers, la réplique la plus méprisante à l'adresse des mendiants.

Pat Bateman évolue dans cet univers et ment à tout bout de champ et à tout le monde. Il a une copine qu'il méprise. Il est extrèmement jaloux des personnes de son entourage qui brillent plus que lui. Il est également doté d'un humour glacial et noir. Ses répartis menaçantes et cyniques (dans lesquels ils dévoilent ses pulsions meurtrières) sont systématiquement ignorées par son entourage.

J'ai trouvé ce livre génial par la description détaillée et sans concession des hautes sphères de la société américaine. Tout oscille autour du "paraître", jusque dans le fait que les personnages se trompent souvent de nom quand ils s'adressent la parole, ou que les descriptions détaillés de vêtement, de matériel électronique ou de groupe de musique sont complètement farfelus si on creuse un peu.

Du coup, l'ambiguité règne tout au long du récit au point qu'on se demande si Pat Bateman est effectivement psychopathe ou alors psychotique ?...


Voici une citation d'un des nombreux passages de description de tenue des protagonistes, pour le plaisir :

Scott Montgomery walks over to our booth wearing a double-breasted navy blue blazer with mock-tortoiseshell buttons, a pre-washed wrinkled-button striped dress shirt with red accent stitching, a red, white and blue firework-print silk tie by Hugo Boss and plum washed-wool trousers with a quadruple-pleated front and slashed pockets by Lazo. He's holding a glass of Champagne and hands it to the girl he's with - definite model type, thin, okay tits, no ass, high heels - and she's wearing a wool-crepe skirt and a wool and cashmere velour coat, all by Louis Dell'Olio. High-heeled shoes by Susan Bennis Warren Edwards. Sunglasses by Alain Mikli. Pressed-leather bag from Hermès.

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Commentaires
L
Le bouquin que je voulais arrêter de lire toutes les trois secondes parce qu'il m'énervait et que j'arrivais pas à arrêter, résultat je ne sais pas si j'ai aimé ou pas mais je l'ai lu jusqu'au bout, chapeau de le lire en anglais...
A
Oui alors quand tu lis ses bouquins d'avant tu comprends un peu comment il a pu en arriver là. Par contre j'ai lu Glamorama et j'ai pas compris où il voulait en venir, enfin ça fait longtemps faudrait que je le relise
Z
Lutine > Ben, au début il est un peu chiant. Après, ça devient franchement gore. Mais au delà de ça, je le trouve génial.
L
Ah c'est vrai tu lis en anglais<br /> Je l'ai commence, j'arrive pas trop a accrocher.
Z
Ouais, certaines scènes sont bien dégueu. Mais limite, ce n'est pas ce qui m'a le plus marqué. C'est surtout l'ambiguité latente, le cynisme du mec, sa relation avec les autres. Y'a tout un chapitre où ils sont au tél à prendre des RDV dans des restos sans jamais pouvoir s'arranger, en mentant dans tous les sens. C'est un passage incroyable.<br /> <br /> Au début, je dois avouer avoir eu du mal à rentrer dans l'univers. Et les 1ère descriptions de meurtres arrivent au tiers du livre donc c'est très progressif.
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