"Se libérer du connu" de Jiddu Krishnamurti
J'ai donc terminé de lire "Se libérer du connu" de Jiddu Krishnamurti. C'est un livre de poche de 126 pages qui se lit assez rapidement. J'ai relu certains chapitres et il est probable que je le lirai entièrement à nouveau.
Ce livre décrit la manière dont les gens sont conditionnés par leur vécu et comment cela affecte leur vie de tous les jours, leur perception de leurs propres émotions.
Il aborde des thèmes comme la liberté, l’observation, le plaisir, les relations humaines etc.
Entre autre, l’auteur décrit comment l’homme vit dans le passé et peut se fermer l’esprit en utilisant sa pensée pour se projeter dans l’avenir, mais en prenant sa propre expérience (qui appartient au passé) comme base. Il estime que ceci est une perte de temps et d’énergie.
Aussi, par exemple, il explique comment quelqu’un peut se forger une image d’une autre personne à partir de ses expériences vécues avec elle, et que cette image crée une distance (et donc un conflit) entre ces deux personnes et ce qu’elles sont réellement à l’instant présent.
Ce livre est écrit dans un style très clair et accessible, loin de tout formatage académique.
Ce côté-là m’a donc plu. Aussi, j’ai trouvé ces raisonnements très pertinents. Certains passages ont pu me laisser perplexe, mais une seconde lecture me permettait d’en saisir le sens ; question de vocabulaire.
J’ai senti une très forte conviction dans ce que Krishnamurti a écrit dans ce livre. Aussi, certains détails restent pour moi encore assez obscurs. Mais je m’y suis retrouvé dans les grandes lignes.
En tout cas, il a poussé vraiment très loin sa réflexion, et j’ai donc trouvé cette lecture passionante.
Avis aux amateurs...
Au cours de la lecture, j’ai été très curieux d’en savoir plus sur Krishnamurti. Je n’ai pas trouvé de biographie suffisamment complète en Français. En Anglais, celle de Wikipedia est très bien :
> Jiddu Krishnamurti biography <.
Le personnage est pour le moins intéressant. Pour résumer il a été élevé dans la Société Théosophique (une secte très influente en Inde). Son enfance n’a pas été facile, et les leaders de la Société Théosophique l’ont reconnu comme un « messie », l'ont formé en tant que tel et l’ont mis à la tête d’une filiale de la secte.
C’est vers l’âge de 30 ans, suite à la mort de son frère (ainsi que d’autres événements majeurs de sa vie) qu’il désavoue l’idée d’être « messie » et quitte la Société Théosophique (après avoir dissout la branche qu’il contrôlait).
… en gros, c’est un peu comme si la Reine d’Angleterre renonçait à sa couronne et abolissait la monarchie au Royaume Uni.
Il s’est donc écarté de la secte et a voyagé dans le monde jusqu’à la fin de sa vie, en indépendant et libre-penseur. Suivi par beaucoup de gens, il s’est cependant toujours défendu d’être un « gourou » et les encourageait à penser et agir par eux-mêmes, libres de toute forme d’autorité (religieuse, ou intellectuelle).
Il a vécu jusqu’à 90 ans, et a publié beaucoup d’ouvrages.