Les experts
J'ai vu quelques épisodes des Experts chez Lutine en décembre. Et comme j'ai pas la télé chez moi, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu de série américaine. J'ai bien sûr été très frappé par la vacuité sans fond et la prétention crasse de cette production abrutissante gonflée de morale lisse et crétine, et d'action soporifique à grand coup de zoom et d'effets spéciaux 3D...
Les Experts...
Mon petit lecteur chéri, tu sais au moins ce qu'est un Expert ? Ouais, j'vais t'dire...
Alors déjà, c'est pas toi...
Quoi ? Ben ouais, attends, tu t'es bien regardé ? Tu crois quand même pas que c'est avec ta tête de croquette pour chien, tes petits bras de poulet et la tuyauterie d'eau chaude qui te sert de cerveau que tu risques d'être un Expert ! Ben oui, il serait temps que tu t'en rendes compte. On compare pas de l'Orangina avec du Champagne, non mais...
Non, j'te garantis que les experts de Miami, c'est pas exactement des branleurs de couilles mortes. C'est des mecs qui en ont vachement là dedans et qui font règner la justice et résolvent des histoires que même le FBI et le KGB réunis n'en ont jamais eu d'aussi bien. En même temps, le KGB - même sous Kroutchev - n'a jamais eu de détecteurs de phéromones et encore moins de caméra qui zoome jusqu'à la molécule et faisant de gros travellings.
Pour être un Expert, tout est dans l'attitude... Vous voyez le blaireau au premier plan sur la photo en haut à gauche ? Ouais, et bien, 'faut pas se fier à sa tête de chien battu et son air résigné. Ce mec est autrement plus futé qu'un paillasson à air comprimé.
Déjà, c'est le gars, quand il est face à un interlocuteur, il y a forcément un moment où il va baisser la tête trèèèèèèèèèès lentement, avec ce regard désespéré et cet espèce de phlegme feint qui laisse présager que ses réflexes sont aiguisés comme des lames de rasoirs.
Ensuite, il va tourner la tête sur le côté en regardant au loin, tout en répondant à son interlocuteur, ce qui lui permet non seulement de faire fondre le coeur de pétasses en manque de clichés princecharmantesques, mais aussi de tacitement et superbement mépriser l'espèce de sous-merde à qui il daigne adresser la parole.
Enfin il le regarde en face en faisant le dos rond, l'air torturé, les yeux plissés devant le soleil de Miami (ouais, les miamiens ont souvent les yeux plissés) et il lui assène une phrase assassine qui casse trop sa mère, un aphorisme de comptoir, ou alors une allégorie philosophique générée par ordinateur : "Mais, vous savez (là il baisse la tête), parfois, vous mangez le bar... Et d'autres fois, le bar, et bien hummmm... (regard perdu à l'horizon) c'est vous qui le mangez... (en regardant profondément tour à tour les deux yeux de son interlocuteur)".
Par pitié, faites comme moi,
jetez vos télés
à la poubelle.