Sachets de thé - jeudi 22 mars 2001 (épilogue)

... Et voilà !

A refuser d'assumer son suçage intempestif de sachet de thé et à vouloir jouer aux héros, on finit la tronchasse incrustée dans une grille de bouche d'égout.

Quelle fin misérable...

C'est sur cette morale philosophique un peu noire que j'émergeais maladroitement de mon sommeil...

...

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!

Je lève la tête de mon bureau...

Je me suis assoupi. J'ai la tête encore remplie d'images violentes et parfumées ayant appartenu à un drôle de rêve (ou un cauchemard ?). Un filet de bave pendouille vaguement des commissures de mes lèvres et rejoint paresseusement mon clavier où j'ai dû poser ma tête. D'ailleurs je sens l'empreinte des touches ayant marqué la peau de mon front.

Doups...

J'ai la drôle d'impression d'être observé... Je jette un regard circulaire autour de moi. Tous mes collègues de bureau me dévisagent avec un air perplexe. J'ai dû crier en me réveillant. Seul le mec derrière moi reste encore affairé à son écran, bien trop occupé à insulter ses collègues de travail par email interposé.

Je lance un maladroit: "Héhé, 'scuse me... Everything's alright...".

Mes collègues retournent alors à leur travail sans mot-dire, sauf Rabbi Jacob qui insiste. Je le regarde alors fixement. Il finit pas baisser les yeux et se tourner face à son écran. Non mais !

Je jette un oeil désemparé à tout le fouilli qui règne sur mon bureau: des papiers qui trainassent de partout, ma calculatrice, un téléphone, des bouquins sur ma gauche (ainsi que mon cher dico anglais/francais), un pouce gonflable, une maison Kinder, des CD's, de la doc, mon block-notes, des post-it's, des babioles, des machins, des trucs et des bidules...

Et puis surtout... Entre mon clavier et mon écran...

J'ai ma tasse de thé soigneusement déposée sur un sous-bock, piédestal plastifié de son état.

D'enfer...

Sur ma gauche, il y a la fenêtre à travers laquelle je puis voir le paysage du dehors. Le mini-jardin, le rond-point, la route et au-delà, des champs à perte de vue. Liberté, évasion...

Il me semble que j'ai fini de boire mon thé. Je me penche au-dessus de la tasse pour vérifier. En effet...
Je regarde avidement le sachet trempant dans une flaque de thé froid. Le sachet est encore tout imbibé. L'appel est irrésistible ! Je...

Ouais, alors...

Contrairement aux autres, je laisse mon sachet de thé dans mon thé lorsque je le bois. Et...

Mais, je crois l'avoir déjà expliqué...

Enfin, passons. Car finalement, le fin du fin, l'ultime plaisir, le 8ème Péché jamais avoué, l'incarnation du nirvana, le 11ème Commandement, le Jardin d'Eden en herbe, la réincarnation du bonheur, l'absoluité sous sa forme la plus exquise, la Sainte Vierge en mini-jupe, le papillomètre affoleur, le tadada du dadidoum, le phoenix des hôtes de ces bois, l'exhausteur des cinq sens, Adam et Eve à poil, le fantasme le plus secret, la femelle du Yéti, le tabou le plus caché, la thérorie de la relativité en gaélique, le bon Dieu en pantalon de velour, le non-dit transcendental, le miaou-miaou du ouaf-ouaf, le mystère en kit, la prose en poésie, la beauté matérialisée, l'or à bas prix, le Saint-Graal en orgie, la Pierre Philosophale en tetra-pak, le bonheur du bonheur sans arnaque, la plus belle sirène au bord de la mer, une colombe s'élevant dans les airs, la tour Eiffel crevant le ciel, le retour de la tour de Babel, le miracle enfin accompli, une rivière jamais ne quittant son lit, le fil d'une épée dans toute sa finesse, le lion revêtu de toute sa noblesse... ... ...

Comments

[Fleur]

J'adore le dernier paragraphe !!

[Fillalavanille]

Bon ben tout ce que j'arrive à retenir de tout ça, c'est que tu as une maison Kinder. C'est pas trop dur pour rentrer dedans?