Détection de la délinquance chez les petits enfants
Je suis outré !
La publication d'un rapport de l'INSERM nommé "Troubles mentaux, dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent" préconise dans sa conclusion un "repérage des perturbations du comportement" chez les enfants de moins de 3 ans.
Voici un article sur le sujet : http://www.liberation.fr/page.php?Article=363171
Je cite des passages :
L'air de rien, les chercheurs stigmatisaient comme pathologiques «des colères et des actes de désobéissance», et les présentaient comme «prédictifs» d'une délinquance. «Des traits de caractères, tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme, l'agressivité», mais aussi «l'indocilité, l'impulsivité, l'indice de moralité bas», sont ainsi mentionnés «comme associés à la précocité des agressions».
[...]
Jacques-Alain Bénisti, député UMP du Val-de-Marne, ardent partisan de la méthode prédictive, était allé jusqu'à dessiner sur une belle courbe le «parcours déviant» du jeune qui «s'écarte du droit chemin», dans un rapport remis à Dominique de Villepin, fin 2004.
[...]
Le ministre de l'Intérieur n'hésite d'ailleurs pas à citer les travaux de l'Inserm pour promouvoir le plan sur la prévention de la délinquance, évoquant par exemple un carnet de développement de l'enfant qu'il nomme «carnet de comportement». Un projet qui devrait être présenté courant mars en Conseil des ministres.
En gros, si on suit l'idée du projet, le comportement d'un enfant devrait répondre à une norme prédéfinie et dogmatique. Les enfants devraient se plier à ce "droit chemin" sous peine d'être tamponnés comme "déviants".
Or un enfant de cet âge est un être qui s'exprime de la manière la plus naturelle et spontanée qui soit. Un enfant aura un comportement adapté à son environnement. La colère, l'agressivité, l'indifférence, ou l'insubordination ne sont que des réactions naturelles face à un environnement toxique pour lui. Il semblerait que cette étude fasse complètement l'impasse sur ce principe psychologique et humain de base.
Je pense qu'en prenant une direction comme celle-ci, nous revenons au début du XXème siècle (et même avant) où les enfants était considérés comme porteur d'un "mal" qu'on devait extirper par le chantage affectif, le mépris, le mensonge ou la violence, et ce en brandissant de grands dogmes religieux ou éducatifs.
Sauf qu'aujourd'hui, la religion serait remplacée par une pseudo-science, et le bâton par des sédatifs.
Des psys ont lancé une pétition. Voici un lien vers la page de la pétition et donnant quelques informations sur le sujet.